mardi 24 mars 2015

Attente, de F.Ruban




crédit photo fruban

                                      Attente



Ses doigts malhabiles
Caressent l'ivoire et l'ébène
Des notes s'égrènent cristallines
D'une octave à l'autre
Chaque jour le Psaume s'élève au Ciel
Vers ton Etoile

Son ventre est rond il se tend
Il craque
Des crevasses se forment
Demain équinoxe de Printemps
Les bourgeons gorgés de sève
Se préparent à l'éclosion
La Vie se défroisse

Ses doigts se hâtent accélèrent leur envol
Dièses ou bémols
Son âme folle donne le tempo
Chaque jour le Psaume s'élève au Ciel
Vers ton Etoile

Elle est lourde contemple les frémissements les soubresauts
Petites collines petites vagues
Sur son ventre fécond qui enfle enfle
et enfle encore
Ses mains se posent écoutent la Vie
La Vie
Qui bat en elle

Ce soir ses doigts te parlent ses doigts te cherchent
Sur le clavier où monte l'appel
Son âme s'exalte sa gorge se libère
Chaque jour le Psaume s'élève au Ciel
Vers ton Etoile

Elle sait que le compte à rebours a commencé
Que bientôt elle entendra les cris
de la Vie
La Vie
qui se déplie et déjà lui sourit
Au jardin le magnolia offre ses corolles
Un tendre duvet vert habille les arbres dépouillés
Le décor se met en place
Un bouquet de nacre rose
Quelques notes bleu pâle et de larges taches d'or
Ses yeux s'attardent derrière la vitre
Oui... tout est prêt

Ses doigts courent s'élancent... comment
retrouver son souffle..
Le clavier chante
Le clavier sourit
Le clavier pleure
Chaque jour le Psaume s'élève au Ciel
Vers ton Etoile

Boucles blondes boucles brunes
Boucles blondes boucles brunes
Ses yeux s'embrument
Hier était la Vie
Et aujourd'hui..?
Boucles blondes boucles brunes
Ses doigts roulent déferlent s'écrasent
Sur l'ivoire sur l'ébène
La musique l'envahit au rythme des marées
Ce soir le Psaume s'élève au Ciel
Vers ton Etoile.

©   F.R.
le 19 mars 2012

Tous droits réservés
Protégé par copyright

extrait de L'Âme des marées, recueil édité en octobre 2014
Epingle à nourrice éditions


crédit photos fruban

4 commentaires:

  1. Le psaume est léger, aérien, telle une prière psalmodié, son chant s'élève, de fait, vers l'étoile à la lumière sourde encore.
    Cette lumière va gagner du terrain car elle est source de vie immuable qui sans cesse se renouvelle. De sorte qu''une naissance n'est toujours qu'une renaissance. Un dévoilement de ce qui préexistait. Un incréé qui attend le souffle, le pneuma engendré par le psaume qui viendra réveiller l'étoile la la lumière sourde. Alors celle-ci entendra le chant de la prière et l'étoile s'épanouira dans la plénitude d'une lumière irradiante et la vie palpitante sera là. Au coeur des ténèbres.
    Cristian R.

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  2. "la vie palpitante sera là. Au coeur des ténèbres"
    Ces mots si justes, si beaux, disent au mieux ce que j'ai envie de croire -et qu'il m'arrive de croire- Naissance / renaissance... oui, encore une fois tu ressens au plus près, tu sais poser les mots qui éclairent. Merci cher Cristian !
    Françoise

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  3. Fabrice, la vie te célèbre et te chante.
    Françoise, amie, poète, tes mots me bouleversent !
    Ils sont un hymne à l'amour
    Merci

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    1. Ma très chère Cristina, ce sont des amis vrais et remplis d'amour comme toi qui offrent un si bel anniversaire à Fabrice, en ce 4 avril. Je sais que tu es là, toujours. Gracias mon amie !

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