un matin de septembre à Bodrum
la Mer a rejeté ton corps sur le sable
Elle a refusé de le déchiqueter de l'abîmer
Elle t'a déposé
pour que les hommes voient
ta fragilité d'enfant
ton petit corps endormi sur la plage
où tant d'enfants ailleurs rient et
construisent des châteaux
Petit d'homme
ce matin ton image fait le tour du monde
Réveiller les puissants endormis
indifférents à ces milliers d'autres
tes frères morts comme toi sous les coups des barbares
tes frères nos frères humains nos enfants
qui voulaient simplement vivre
et rire et aller à l'école et désobéir
Petit d'homme
Petit enfant symbole de l'innocence chaque jour massacrée
tandis que nos dirigeants des hommes pourtant
ferment les yeux mettent des barbelés
contre ceux que l'on nomme migrants
qui ne voudraient qu'être réfugiés
Ils quittent leur terre la mort dans l'âme
espoir chevillé au corps
espoir que leurs frères les hommes....
©fruban
le 3 septembre 2015
Tous droits réservés
Protégé par copyright
En hommage à Aylan Kurdi, l'enfant syrien retrouvé mort noyé sur une plage de Turquie ( Bodrum
photo parue dans l'Humanité le 31 mai 2016 |
).
Un livre vient de lui rendre hommage aux éditions Verdier ICI
Pierre Demarty
Le Petit garçon sur la plage
Éditions Verdier
éditions Verdier
photo du Net (sur la plage de Bodrum) |
Ce petit d'homme fait couler beaucoup d'encre. Ce petit d'homme fait écrire des textes sensibles comme celui-ci.
RépondreSupprimerquand on connait ta sensibilité forte, Françoise, tu eus pu l'écrire sans l'image car tu n'as pas forcément besoin de l'image pour savoir ce qui est.
Mais cette surenchère dans l'utilisation tant par les médias, les réseau sociaux et les politiques pour mettre en évidence leur indignation feinte ou réelle est assez répugnante.
Combien d'images, combien en faudra-t-il de petits corps d'homme, de corps de femme, de corps d'homme, qui fuient les persécutions, les famines, les tortures dont certains ne cessent de montrer leurs capacité de raffinement, combien faudra-t-il pour que toutes les composantes de la société que je cite ci-dessus cessent de se réfugier dans le confortable déni (et le temps s'écoule tandis qu'on compte les morts par milliers)tant qu'ils n'ont pas vu, de leurs yeux vu!!!
Comme le temps qu'il fallu, je suppose, pour que l'humanité subitement indignée découvre la petite fille de Timisoara qui plus est fut une imposture.
La société, nos sociétés mondialisées, internetisées, abruties se réclamant, avec orgueil et flagornerie, de son génie de l'humanisme où l'homme est la chose la plus importante de l'univers, ne croient que ce qu'elle voit.
Tant qu'elles ne voient pas, cela n'existe pas!
Et maintenant??
Ce petit corps d'homme n'aura réussi à réveiller les consciences que le temps médiatique durant.
Après: RIEN.
Ton bien joli poème ma chère Françoise n'aura servi qu'à soulager la mauvaise conscience, celle de l'humanité, qui n' a pas les mots pour le dire, et quand bien même elle l'aurait, cela ne l'empêcherait pas de dormir et s'enfoncer dans le nid douillet de l'égoïsme.
Je n'ai aucun espoir que cela change. Quant à l'espérance l'homme l'a définitivement tuée. Tuer elle la seule chose qu'il fait convenablement. J'ai honte d'être de cette humanité.