J'écris beaucoup mais... la Poésie n'est pas à mes yeux une écriture comme les autres.
J'écris peu de poèmes.
Pour que viennent les mots de la poésie j'ai besoin de ressentir un besoin irrépressible.
Besoin né de fortes émotions.
Le monde qui chavire, ma vie qui chavire.
Une sensation forte de joie de plaisir... en regardant autour de moi.
Souvent, c'est la Nature qui guide ma plume
les ciels, l'Océan, leur immensité et leurs mystères.
Jamais je ne réussis le moindre vers devant la page blanche.
M'attabler à heures fixes, me convaincre que je « dois » écrire... jamais cela ne marche !
Ecrire sous la contrainte, obéir à des règles, des injonctions
ce n'est pas pour moi !
Je n'envoie jamais de poèmes aux revues littéraires.
Je ne cherche pas d'éditeur, mais je ne les refuse pas !
Simple paresse dans ces démarches.
Timidité peut-être...
Ce que j'aime c'est parler au cœur des lecteurs
à leur cœur bien plus qu'à leur tête et encore moins à leurs normes.
Leur parler et lire leurs ressentis, établir une complicité un échange
Oui !
C'est un véritable instant de bonheur de trouver leurs mots.
Partages de mots à mots, le plus beau des cadeaux !
Et puis, j'écris aussi pour dire l'Amour
les amours perdues les amours bien en vie.
Pour dire la Mort injuste et cruelle.
La Vie en somme...
le 10 novembre 2016
©fruban
© tableau Magritte |
Quelle belle sincérité pour définir la poésie. Point de vue que je partage, loin de la poésie au kilomètre sans inspiration. Or l'inspiration c'est précisément le coeur de la poésie. Mais pas seulement. L'inspiration est toujours suivie d'une expiration. Cette combinaison duale s'appelle la respiration. Une poésie (poein, créer)n'a de sens que si elle respire au diapason de la vie. La vie repose sur le souffle de la respiration et tous les avatars de la vie aussi, la mort, l'amour, le partage. Le bonheur donné par les mots du poète vient quand il rend compte de sa respiration. Chacun a sa respiration. Certains respirant mal car on ne leur appris. D'autres ne savent pas qu'ils respirent. Les poètes et tu es de ceux et celles-là ma chère Françoise savent transmettre leur respiration. La transmission est le seul ut. Même si on ne transmet qu'à une seule personne. En écrivant ces lignes, les larmes me viennent en pensant à Léonard Cohen qui nous a quitté hier. C.R.
RépondreSupprimerComme toujours, tu sais dire les mots qui encouragent mon cher Cristian, pas seulement le poète mais la femme que je suis. Il est vrai que bien souvent je m'interroge sur le pourquoi écrire des poèmes. Et puis, quand je lis Neruda, Aragon, Eluard, René Char...et tant et tant d'immenses poètes à ma table ! Quand je les lis, j'éprouve outre un bonheur fou, un lien de complicité fraternelle. Eux et moi nous nous comprenons, sans que je sois obligée d'écrire un poème. Ces derniers temps, nul désir de m'exprimer par ce que l'on a coutume de nommer "poésie".
SupprimerEn écoutant ce cher Léonard Cohen je rejoins également le monde des poètes, mes amis, mes frères.
Tu as raison Cristian, même si nous ne transmettons qu'à une seule personne, ça vaut le coup ! Tu en fais partie. Merci !
Les rares moments où j'ai tenté d'écrire sans émotion, sans heur ou sans malheur, sans emballement du cœur et sans inspire je me suis cassé le nez si ce n'est pire. :) Je n'écris bien qu'au fond du trou ou sur les ailes d'un ange de passage. Toujours est-il que depuis trois années c'est le grand bleu, je ne transmets aucune respiration, je suis en apnée profonde. Mes glandes lacrymales n'activent plus mon réflexe d'écriture, je n'écris plus je murmure à l'oreille de mes chèvres, je chuchote au tronc des chênes durs de la feuille et de mes acacias aux dents pointues. Je ne suis pas en manque de poésie, elle est bien là, ruisselante, mais elle ne s'écrit plus. Elle est en convalescence post-traumatique... Merci d'être là Françoise, je t'embrasse.
RépondreSupprimerCher Loran, comme je ressens et partage au fond de mon coeur, ce que tu écris ici ! Il m'arrive si souvent d'être moi aussi "en apnée d'écriture"poétique. Et cependant, mon regard et tous mes sens sont ouverts au monde, je le ressens s'infiltrer en moi, seule la plume s'arrête parfois de guider ma respiration. "Je ne suis pas en manque de poésie, elle est bien là, ruisselante, mais elle ne s'écrit plus". Oui, tu l'exprimes avec des mots justes et remplis de poésie !
SupprimerJe te remercie d'être là toi aussi, je me sens ainsi en partage, ce qui est essentiel à mes yeux, surtout à mon coeur. Merci !