entachée de sang noir
Savourer un instant de paix
Croire que se relever est possible
Regarder vers l'à-venir éphémère
Guetter à travers les ciels
une lumière vite assombrie ___ toujours assombrie
Nuit noire dehors blanche veille à l'intérieur
au fond d'un lit hostile qui te repousse
Se lever crier puis hurler ta colère
qui ronge asphyxie recouvre ta vie
d'un lourd linceul
Accalmie vite finie
Tu souffres et repars au combat que se livrent les hommes
Se relever encore y croire un peu
Se heurter au mur d'incompréhension
sauvage entêté destructeur
Se retourner vers le passé
essayer de comprendre ___ Où Quand Comment
s'est enrayé l'engrenage
de la Vie de l'Amour
Abandon __ ce sentiment qui t'obsède
Comprendre comprendre comprendre
Pourquoi toujours te manque un maillon de la chaîne
Impossibilité d'aimer
Comment savoir les manques réels ou inventés
ces manques douloureusement ressentis
Relire tous ces mots qui te déchirent
toutes ces paroles mensongères
Chercher chercher encore et toujours
l'Ami qui guérira tes blessures
Cette blessure jamais refermée
plaie béante suintante
Cette blessure à fleur de peau à fleur de cœur
qui s'ouvre grand quand enfin tu apercevais
issue et guérison ___ toujours un leurre
Sournoise tapie dans son nid d'abandons
Pourquoi Qui te dira Qui te guidera
Crache crache ce fiel amer
poison à diffusion lente inéluctable
Inspire expire respire
Ta douleur s'apaise ___ et passe la Nuit
Tu dormiras demain
Journée blanche
© fruban, le 29 janvier 2017
crédit photo fruban |
Ce texte poétique et visionnaire est très beau. Il met notamment non un péché originel mais une blessure qui la source de nos tourments.Cette blessure qui interdit la paix du coeur en dépit des efforts que nous pouvons fournir pour l'éradiquer. L'Amour a beaucoup de mal à s'imposer.
RépondreSupprimerSe retourner vers le passé pour mieux comprendre? Je ne sais mais j'aime assez ce concept commun aux Maoris d'Océanie et aux Boliviens des hauts plateaux:
Pour eux, le passé est un héritage vivant que l'on contemple devant soi. Le futur, inconnu, est derrière nous, hors de portée de notre regard.
Ce concept réaliste met à mal l'idéalisme occidental qui idolâtre le progrès trivial le confondant avec le progrès spirituel de l'humanité.Merci Françoise pour ce texte aux accents tragiques. CR.
Mon cher Cristian, il est rare que mes poèmes aient une résonance aussi tragique, seuls la vie qui passe, les aléas des jours et des nuits sans fin ont guidé mes mots. Tu le sais, le plus souvent il existe une lueur, voire une belle lumière d'espoir. Sans doute, comme tu le dis si justement, la blessure originelle est-elle à l'origine de cette noirceur qui nous saisit... je l'ignore et je ne cesse de m'interroger, d'où ce regard vers le passé. Comprendre, avant que ne se referment les portes d'une Nuit éternelle. Parce que j'aime la Vie, l'Amour, la Beauté, il me faut comprendre !
SupprimerJe te remercie de tes mots auxquels j'ai un peu tardé à répondre, pardonne-moi.