Dans cette chienne de vie
j'ai préféré tirer la chasse,
tirer la langue
et le diable par la queue
que de tirer du gun
ou de tirer des chèques
sur le malheur des autres.
J'ai préféré passer l'éponge,
passer mon tour,
passer les bornes,
passer pour fou
que de passer tout droit.
Mais cette chienne de vie
est parfois si jolie
(merci Prévert)
sans collier sans licou,
les deux pieds dans la vase
et le poil au soleil.
Quand on m'aura dompté,
dressé, salarié,
je ne serai plus
qu'un masque sans visage,
une ride sans voix,
un habit sans personne,
un corps en location,
un coeur à la consigne,
une âme en peine.
Je veux rester sans nom
au milieu de la foule
et faire l'accolade
à tous ceux qui s'égarent.
Je veux rester rebelle
et me refaire une vie
hors des sentiers battus,
Je veux planter ma tente
au milieu de l'orage
et faire d'un volcan
un oasis de paix,
de la peur une armure
et de l'angoisse un feu
pour réchauffer la vie.
Je veux rester debout
pour une femme qui passe
mettant le feu au cul
et la main à la pâte.
Je veux rester vivant
pour une femme qui chante
et rallume à ma queue
le désir des voyous.
6 juin 2018
LaFrenière, Les mots de la vie
http://lafreniere.over-blog.net/2018/06/chienne-de-vie.html
Jean-Marc La Frenière |
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