mercredi 19 août 2020

Ce soir plus que jamais, Françoise R

 


Ce soir, plus encore que ces derniers temps, je ressens ici, d'étranges sensations. Le monde entier m'arrive d'un peu partout, avec ses crimes, ses guerres, le sang inutilement versé. Nous partageons, nous indignons, essayons de masquer notre impuissance. Personnellement, je ne sais plus ce que je dois faire. Jamais encore je n'avais éprouvé un tel malaise.

Dans le même temps, m'arrivent des plages éblouissantes, des rires, des musiques, des poèmes, des peintures.... des envies de bonheur, de gaieté, de légèreté. C'est l'été, les vacances, alors je comprends, du moins j'essaie.

Dans ma tête et dans mon coeur tous ces flashes d'infos, ces partages dramatiques, puis hilarants, parfois stupides.... s'entrechoquent, se mélangent, m'entraînent dans une valse à mille temps qui me déboussole totalement.

Au milieu de tout et son contraire, je me sens prise de balbutiements... j'ai envie de me taire, de m'enfuir.


© fruban







© fruban






1 commentaire:

  1. Ma chère Françoise, ce que tu ressens, je le ressens et je crois que nous sommes nombreux, chacun à notre façon de le ressentir.
    Et nous sommes désarçonnés car on ne comprend pas que ce qui arrive, arrive, aussi rapidement et brutalement avec une violence inouïe pour nous, pauvres humains de ce temps.
    En vérité, je crois que nous avons complètement oublié ce qu'est le cours de l'Histoire. Ce qui n'est pas vraiment surprenant, car depuis près de 80 ans nous avons connu une période globalement calme, en dépit des horreurs et massacres sous telle ou telle latitude, sans compter les catastrophes en tout genre, qui ont focalisé notre attention.
    Cependant et c'est là où notre vision a été faussée, en ce sens que l''Histoire, dans son cours normal est une succession quasi ininterrompue (sauf pour ces 80 dernières années) d'Epreuves douloureuses et meurtrières. (des guerres durèrent même 100 ans) où se jouait souvent l’avenir et l’existence même de l’humanité ( la dernière immense Epreuve fut le régime nazi et ses ambitions)
    Or cette continuité dans l'Epreuve, est une constante universelle dans la vie des hommes et nous n'y étions plus préparés, nous ne l'envisagions même pas, car naïfs nous pensions que cela s'arrangerait.
    Et bien non, nous devons comprendre et accepter qu'il est venu le temps pour l'Histoire de l'Humanité de reprendre son cours normal?
    Je ne m'en réjouis pas mais j'accepte l'inéluctable destin de l'Homme qu'il se forge depuis toujours comme s'il obéissait à une bien étrange loi gravitationnelle qui le ramène toujours plus bas, au plus bas.
    Non je ne me réjouis pas mais en même temps je suis heureux d'être encore là pur voir se développer l'embryon d'un "nouveau monde", sur les vestiges du monde dans cruelle sa réalité depuis l'aube de l'humanité. Ce « nouveau monde » a servi de leurre pour beaucoup alors qu’il ne s’agit que de la renaissance du monde de toujours.
    Ce que j'exprime ici, des gens bien plus savants que moi pourraient t'expliquer cela en termes d'entropie et autres thèmes analogues, relevant de la thermodynamique ou encore des lois de Lavoisier.
    Restons cependant zen (pour employer un terme à la mode qui remplace le mot ataraxie). Restons zen donc, mais non sans continuer d'avoir à l'oeil cette petite lumière subversive, et acceptons de partager, pour un temps désormais limité pour nous, d’être avec les plus jeunes et moins jeunes qui auront l’infortune, eux, de traverser l'Epreuve et se retrouver un jour, eux, ou leurs enfants de l’autre côté du trou noir..
    De l’Epreuve , nous n'en sommes qu'au prélude.
    Notre Devoir est de ne pas leur cacher, que certes, si nous avons connu la bonne fortune, on fera tout pour les soutenir alors que c’est bien nous, au sens universel, qui sommes responsables, depuis que nous sommes sur terre de cette Histoire que nous avons chaque jour tissée.

    Je leur souhaite donc à ces générations à venir, force et sagesse pour affronter ce que nous n'avons jamais connu, (hormis le souvenir légué par nos parents) et d’être si possible meilleurs que nous.

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